Dans un univers imprégné d’images produites par les magazines de mode et les campagnes de publicité, les termes et usages des professionnels sont devenus partie intégrante du langage quotidien.

    Le merchandising des Concept-Stores minimalistes qui a surpris et séduit le grand public au début des années 2.0 est la réplique des showrooms commerciaux à la décoration minimaliste, éclairés par des spots post industriels destinés à favoriser une parfaite visibilité des collections présentées aux acheteurs, sans les distraire par des messages décoratifs superflus. Ils sont maintenant la règle de la scénarisation des mono-marques comme des multimarques dans la mode mais également des magasins de décoration, des garagistes, pâtissiers, fleuristes, bouchers, agences bancaires. Ils inspirent jusqu’à nos appartements et leurs dressings.

    Les look books des collections reliés par une spirale jusque-là réservés aux journalistes et aux acheteurs professionnels sont maintenant adressés aux bonnes clientes, avec des prix publics. Les vidéos du défilé sont présentées en boutique et leurs CD postés à quelques privilégiées.

    Le terme de shopping désigne les colis adressés aux journalistes de mode par les bureaux de presse pour les aider à constituer les looks qu’elles vont photographier. Ces looks sont  validés  par leurs rédactrices en chef. Aujourd’hui les jeunes filles

valident les looks de leurs mamans et le point de vue de leurs amis. Tous ces termes professionnels sont aujourd’hui repris par le grand public.

    Après les mannequins et les actrices, les journalistes de la presse papier et les bloggeuses, à commencer par Kenza, sont devenues la référence mode des jeunes filles et posent dans des campagnes de publicité.

    Les ventes privées et ventes de presse autrefois réservées aux journalistes pour leur permettre d’acheter les prototypes qu’elles avaient découverts six mois auparavant pour réaliser leurs sujets destinés aux lectrices, sont aujourd’hui une façon déguisée d’organiser des soldes destinés au grand public.

    Certaines boutiques offrent ou vendent à bas prix à leurs clientes des échantillons ou des cadeaux symboliques baptisés goodies ou cadeaux presse.

    Les journalistes ont été les premières à organiser des ventes de copines ou à utiliser les dépôts-vente de leurs quartiers pour se débarrasser à un prix souvent symbolique des cadeaux pléthoriques et le plus fréquemment sans grande valeur que leurs font les marques en espérant attirer leur attention.

    Devenu conscient de la qualité et de la durée de vie de ce qu’ils acquièrent les consommateurs adoptent un discours professionnel pour  un comportement économe.

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